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Patrimoine

 

UN PEU D'HISTOIRE... ET DE GEOGRAPHIE


 

Dans ce village que les archives manuscrites mentionnent déjà au XIVème siècle, la ruralité s'affirme par la présence marquée de nombreuses maisons représentatives du bâti traditionnel de la région. Ce sont ensuite les terres environnantes qui constituent un paysage entièrement modelé par l'agriculture. Elles dessinent un amphithéâtre arrondi qui s'étend de la rive droite de l'Essonne jusqu'au plateau calcaire.


Le fond de la vallée est exploité par les agriculteurs depuis plus d'un millénaire. Des champs s'y étagent doucement jusqu'aux bosquets des parties les plus abruptes, créant ainsi un espace harmonieux qui contraste fortement avec la Beauce et le Gâtinais que l'Essonne sépare. Enfin, ce sont les toponymes qui expriment peut-être le mieux cette identité campagnarde.


Tous font allusion au développement agraire du pays. La Neuville, du latin " Nova Villa", définit la naissance d'un nouveau domaine agricole. Ligerville évoque une propriété appartenant à Léogegar, un personnage d'origine germanique. Le Mesnil, du latin "mansio", serait un endroit favorable à la construction d'une maison. Quant aux Coutures, il faut y voir la déformation du mot culture.

 

 

Vue aérienne du bourg

 


La Neuville est aussi étroitement liée à l'eau. Bien que le centre de l'agglomération se soit implanté légèrement à l'écart de la rivière pour éviter ses débordements et l'humidité de ses berges, le blason neuvillois valorise le réseau hydrologique local. La réunion en un cours d'eau unique de l'Œuf qui constitue la limite Nord de la Commune et de la Rimarde qui la ceinture à l'Ouest, symbolisée par la figure du pairle en forme d’Y, n'échappera à personne.

 

 

Oeuf et Rimarde

 

le lavoir de la Rimarde

Le lavoir de la Rimarde


Et puis, comme autour des autres bourgades, des habitations ont été disséminées çà et là dans la vallée : Le Mesnil, Saint Sulpice et Ligerville, à l’Ouest ; la ferme de Macheron, en direction d'Ondreville, à l’Est. Une seule exception, la ferme des Coutures, installée sur le rebord du plateau au Sud.


De la préhistoire jusqu'au Moyen-âge, les témoins matériels de la présence humaine sur le sol de la Neuville sont ténus. Mais des découvertes fortuites viendront sans doute compléter nos connaissances sur ces quelques millénaires. Des prospections menées au XIXème siècle ont permis de retrouver des bracelets de l'âge du bronze (2000-750 av JC) et en 1829, la fouille d'un tumulus a mis au jour un collier et deux bracelets de l'époque gauloise (475-50 avant JC) conservés au musée historique d'Orléans.



Dans le bourg, la silhouette familière de l'Eglise Saint-Amand Saint-Sulpice fait partie du décor quotidien depuis près de dix siècles. La nef rectangulaire contre laquelle s'appuie le clocher du côté Sud n'a jamais été voûtée. Elle est la partie la plus ancienne (XIIème s.) de l'édifice. En dépit de l'effondrement de sa toiture survenu en 1921, elle a gardé intact son beau portail roman.

 

 

Le portail de l'église

 

Le chœur à chevet plat, refait au XVIème siècle, est flanqué de deux chapelles seigneuriales rajoutées à cette époque. Dans celle qui est orientée au sud et qui appartenait aux seigneurs de Mascheron, subsistent des dalles funéraires du XVIIIème siècle. Les autres pièces décoratives originales sont un retable du XVIIème siècle ainsi qu'un chemin de croix et deux personnages en bois polychrome.

 

 

L'église Saint-Amand Saint-Sulpice

 

 

Au confluent de l'Œuf et de la Rimarde, près de la ferme de Ligerville, des pans de murs et des arcades gothiques brisées émergent de la végétation environnante. Un village existait bel et bien là, que les ravages de la Grande Peste du XIVème siècle ont fait disparaître. On s'interroge. Faut-il reconnaître les restes d'une Eglise Saint-Sulpice, détruite en 1595 durant les guerres de religion ? Rien n'est moins sûr. Certains auteurs préfèrent évoquer l'existence d'un prieuré gothique du XIIIème siècle mais sans fournir beaucoup de précisions à son sujet. Seules des fouilles archéologiques méthodiques permettraient d'en savoir davantage.

 

 

Les ruines de l'ancien prieuré gothique à Ligerville


Un village sans église et sans château n'est plus tout-à-fait un vrai village. A la Neuville la question ne se pose pas. Bien que sa trace ait été perdue, il est fait mention dès le XVIIIème siècle d'une tour de Grèz qui dépendait de Nemours. Et puis en face de l'Eglise, des vestiges médiévaux du XIVème siècle sont encore visibles. Une tour, des murs, une cave souterraine, une porte sculptée, des graffitis. Sans investigations archéologiques, il sera difficile d'écrire leur histoire. Ces fragments architecturaux sont-ils ceux d'un petit château fort ou bien ceux de la maison des Templiers dont parle Dom Morin, un moine écrivain du XVIIIème siècle de l'Abbaye de Ferrières en Gâtinais ?

 

les vestiges médiévaux

Les vestiges médiévaux du XIVe siècle


Dispersées aux quatre coins de la commune, des silhouettes familières aux Neuvillois reflètent la diversité architecturale d'un petit patrimoine parfois tombé dans l'oubli et qui est ici particulièrement entretenu. A Ligerville, une croix se dresse sur un socle de pierre pyramidal. Comme d'autres croix centenaires du cimetière communal, elle illustre cette ferronnerie artisanale si développée en Orléanais.

 

Témoignage fragile de l'histoire locale, l'obélisque planté devant le n° 71 de la grande rue est-il un monument funéraire qui fut transplanté là au cours de quelques pérégrinations ? On peut y lire l'inscription suivante : "jezetez fait le 15 mars 1777 par Philippe Bouchet et L Petite son épouse, laboureur à La Neuville Vamorville".



L'obélisque dans la Grande rue


Au pied des coteaux, des sources ont été utilisées de tout temps. Celle de Saint-Amand, près du château de Fromesnil à l'orée du village, coule toujours.

 

 

Les fontaines qui les coiffent sont de simples édicules voûtés qui conservent leur fraîcheur. Des vertus curatives leurs ont-elles été associées dans le passé ? Existerait-il des traces de cultes païens antérieurs à la christianisation des lieux dans la mémoire collective?

Qu'elles soient sources naturelles ou miraculeuses, les eaux de La Neuville mériteraient qu'on s'y intéresse un peu plus. 

 

Si vous prenez la peine de monter un peu sur les flancs de la vallée, vous découvrirez d'agréables panoramas. Ce n'est pas encore l'Ile de France mais on n’en est guère loin. Ce n'est pas non plus la Beauce, bien qu'une partie d'Aulnay se trouve sur son plateau, ni le Gâtinais.

Ces quelques pages suffiront-elles à inciter nombre d'entre vous à porter un nouveau regard sur les terres qui sont parfois devenues tellement familières que plus personne ne les remarque ? Nous l'espérons. Bonne lecture ! Et bonne promenade !



(Extraits d'un texte original de Michel VAN NIEUWENHUYSE, ancien Maire de La Neuville,

Véronique LEVY, Maire d’Aulnay et  Jean-Claude MANGEANT, Maire d’Ondreville)

 

 

 

 

 



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